Lafoda couverture
T*ump - Partie 2
Lorsqu’on lui parla de Bibi et de sa compagnie, T*ump n’hésita pas un instant et s’arrangea pour avoir son numéro.
Un appel.
Un « — hey Bibi !
It’s T*ump.
Donald T*ump.
How you doin’ ? »
Des rires.
De la conversation.
Des rires.
Un rendez-vous.
Des rires.
Bibi apparut pour T*ump comme étant l’occasion inespérée de pouvoir mener à bien son projet : dresser un mur tout le long de la frontière américano-mexicaine.
Enfin « son projet »… le projet de ses employeurs. Le projet de « those who know everyone you have to know to be », c’est comme ça qu’il les appelait.
T*ump a toujours voulu faire partie de ce petit groupe d’hommes influents : mais dû à son tempérament d’enfant excité et qui tient peu en place, on l’avait remercié tout en lui donnant cet espoir « Peu mieux faire ».
— Donald, vous n’êtes pas en mesure de faire partie de notre groupe.
— Pourquoi ?

— Pourquoi, pourquoi !
Est-ce qu’on est un club de golf ?


— Non. Quel rapport ?
— Exactement ! Aucun ! On n’entre pas dans notre groupe comme on rentrerait dans un club de golf.
— Combien ?
— Combien quoi ?
— Si c’est une question de financement, il n’y a aucun problème.

— Donald, Donald. Comment vous dire … est-ce qu’on est une association qui quémande des dons ?


— Non. Quel rapport ?
— Ça devient compliqué tout ça.
On va faire une chose : présentez-vous aux élections, choisissez quelques-unes des idées que l’on a mises sur papier et tentez de les vendre. Si vous y arrivez, on jettera un œil plus en profondeur dans votre dossier.
— Quel rapport ?
— Bonsoir Donald.
Lui, qui était en position de ne pas devoir se préoccuper d’argent pour vivre, s’était donc lancé un défi de taille : « Moi qui ai l’air indépendant, moi qui ai l’air de ne pas flirter avec les lobbys, moi qui ai la possibilité de m’autofinancer, moi qui sors du lot, moi qui parle sans détour et dis les choses telles qu’elles sont, moi qui représente l’espoir et le rêve américain, moi qui suis stylé, je peux bien amener certains des projets les plus fous à exécution !

Pourquoi ? Because I’m rich, I’m an independent businessman, I know a lot of people and I want America to be great again ! God bless you ! ».


Ces projets en questions étaient les propositions amenées par les « those who know everyone you have to know to be » qui figuraient dans un document que tout candidat ou candidate à l’élection présidentielle devait suivre. En gros, si l’on voulait devenir président ou présidente, il fallait choisir quelques-uns ou tous ces projets que l’on devait ensuite vendre au peuple. La ou le vendeur le plus habile deviendrait donc le porte-parole d’une compagnie mondiale qui avait pour but le maintien de l’ordre.
« Le maintien de l’ordre pour maintenir mon train de vie. Le maintien de l’ordre pour vivre comme un empereur. Le maintien de l’ordre pour continuer à jouer. Parce que j’aime jouer.
Et tu sais, sans pari dans la vie, il n’y a que de la survie ! » était un constant leitmotiv qu’il balançait à sa femme chaque soir, juste avant d’entamer son dessert.
T*ump a donc voulu parier sur des projets fous pour se montrer au monde et faire de la publicité pour sa propre compagnie.
Mais surtout et avant tout, pour montrer qu’il est le vendeur le plus talentueux pouvant mener à bien le poste de porte-parole de ses futurs employeurs.
Lorsqu’il vit « The mexican Issue », « The guns legislation », « The american workers » figurant sur la liste des projets qu’il fallait vendre au peuple, il sauta de joie et manqua de peu de projeter Barron, son fils, contre le mur, lui tenant vigoureusement les épaules et lui annonçant des choses incompréhensibles.
Les seules choses que Barron comprenait, c’était qu’il fallait que son père trouve, une bonne fois pour toutes, une solution à sa moumoute et qu’il arrête d’articuler ses lèvres comme ça : « 0 ». Barron a souvent eu honte de ce détail.

Son père donnait l’impression d’avoir une folle envie d’offrir une fellation.

Ce qu’il comprendra plus tard, c’est que pour les adultes, cette bouche en forme de cul-de-poule et ces paupières plissées signifiaient le charisme insolent de l’histoire d’un homme confiant qui sut gravir les échelons et profiter du système qui s’offrait à lui.
À suivre …

*2015
- T*ump - Partie 1 : https://www.lafoda.fr/echauffement6.html