Lafoda couverture
Mc Konnar - (son de Quantec - Never Felt So Good Inside)
Mc Konnar est entouré de gens, ils dansent, ils rigolent, ils touchent, ils parlent, ils s’embrassent, ils boivent, ils fument. Il les observe de ses yeux tous rouges et souriants. Au ralenti...cheveux frôlent joues...mains se touchant par hasard...un sourire, un rire...un parfum mêlé à de la cigarette...quelqu’un tombe là-bas...on s’en fout, regarde la foule plutôt : incroyable jet de bonheur...et tout en ricanant tout seul de joie, il expulse ce qu’il fume dans un souffle semi-réprimé qui le fait toussoter tout en se disant :

« ...c’est cool !... » et en balançant la tête de haut en bas comme quand on signifie que l’on comprend.


Signe montrant ce côté si fin de mêler le signe de compréhension d’avec le signe du plaisir : ils sont réprimés depuis leur plus jeune âge, à suivre une éducation dont la structure est hyper-rationnelle : et c’est avec des coups de « do you understand me ? No sir...please, calm down ! Keep your hands up ! Don’t move ! Do you understand sir ? » - et ça continue comme ça durant un temps que l’on nomme, dans le jargon, prendre quelqu’un pour un/e con/ne - qu’ils sont forcés, automatisés à tout définir, tout déterminer, tout dire, tout rire, tout tout, hop laaa... ! Il faut qu’ils montrent tout à tout le monde, à tout pleins de gens...comme ça !...parce que c’est bien ! « Voulez-vous payer par carte de crédit, débit, par chèque, en espèce, hélicopté par un jeune loup, enculé par un gnou ? » est le seul geste de cette tribu qui montre la sincérité, l’envie de l’autre, l’amitié et la tolérance.
À part ça, ce sont des gestes qui peuvent se résumer à : « va travailler ». Il leur est donc normal et c’est un réflex que de montrer leur compréhension lorsqu’ils comprennent.
Et là, à ce moment-là du concert, entouré d’une peinture de gens tous beaux les uns que les autres, Mc Konnar comprend. Il comprend. Oui, « parce que j’ai compris ». Bien sûr qu’il a compris, c’est un Konnar. Dans sa famille, de père en fils. Oui, winneur que tu es, il ne faut jamais avoir « pensée de loose ». La loose n'est pas possible.

Qu’est-ce qu’il comprend ce bon Mc Konnar ? Il comprend à ce moment-là qu’il est dans un état qui s’appelle ‘plaisir’. Il comprend ça.


Il comprend aussi que ce plaisir qu’il ressent et qu’il a compris en quelques heures à peine, provient de cette foule de joie, de ce plein air, de ce qu’il fume, de ses potes et du profil de cette fille. Il doit donc montrer qu’il comprend tout ça. Parce que lorsqu’il ne comprend pas, le signe de la tribu est d’aller travailler : seul signe de respect envers l’humain pour cette ethnie.
Mais notre Konnar ne comprend pas quelque chose. Il ne comprend pas que, durant un bon 90% des 365 jours que ses ancêtres ont crée, il est casifié et heureurisé à raison de 10 heures par jour, en moyenne, pour les chanceux.
Ainsi, si vous rencontrez un Konnar ou un autre et qu’il n’a pas hoché la tête, alors vous êtes mal : cette personne n’aura rien compris à votre interaction. Il se sentira en danger.
En stress.
Cette personne deviendra membre d’un club de survivalisme. S’inscrira à un stand de tir. Un geste brusque de votre part et vous serez shooté sur place. Courtesy of our way of thinking, living and snifing, you know ? That’s right ! Right in the middle yeah ! You understood me...good, good !
Jetez-lui le plus rapidement possible un bon Mc Do et il ne vous fera aucun mal. Le Konnar n’est pas dangereux. Sauf si on ne le perd pas du regard. Il peut attaquer à tout moment. Comme c’est un Konnar, il se sent toujours attaqué si on ne lui montre pas patte blanche.
Qu’est-ce tu crois ?! Oui, il faut se justifier et présenter les papiers. Pour le Konnar, il n’y a plus aucun doute de suspicion sur toi si tu t’adaptes à lui. Sinon il ne comprendra pas que tu viens en paix.
Le Pouvoir qui le régit est loin d’être de la même famille. Non, la famille du Pouvoir est le cynisme et la destruction de l’intégrité humaine.

C’est par le Pouvoir que Konnar est Konnar et qu’il descend d’une famille de Konnar, tous fières les uns les autres d’être des Konnar

. Quatre Konnar dans une phrase peut soulager.
Soudainement, Konnar écoute patriotiquement ces ondes de sons qui caressent ses oreilles rouges...un son pop-folk montréalais lui susurre un rythme...un message...une ambiance...une histoire...une aventure...un petit comprimé...oui, parce qu’il faut être sous un comprimé pour apprécier ça...sans comprimé ou autre, la mélodie se résume à deux mouvements : le premier qui monte vers une note de l’extase et de l’euphorie et l’autre, sans transition, tombe dans une note semblable à celle d’un ‘heu...’ constant. Et cet enchaînement de mouvements de sons produit le hululement d’un âne en rut.

Sûrement la description de leur état d’esprit au quotidien : hiiii- montant, caféiné pour tenir la journée et hannn- descendant, alcoolisé pour tenir la soirée.



Afin de rester raisonnable, je rendrai à César ce qui est à César : premièrement, se mettre une ambiance à la « Redemption de Marcus Miller »... tu as vu ?...tu peux être pour ou contre, ça reste bon... oh, fuck yeah...si tu veux un son pianistico-transitoire, sent l’odeur d’un Keith Jarret...si tu veux la curiosité et l’intelligence d’un enfant, écoute un Chick Correa...si tu veux un mélange entre Marcus Miller et Chick Correa, savoure Joe Sample...si tu désires l’intellectuel légitime, va du côté de Bill Evans...tu veux du Miles Davis...bien sûr que tu veux du Miles...un Thelonious ? Va va, fais-moi confiance.
Tu la sens cette culture ? Tu sens l’intensité du caractère qu’elle exprime ? Tu sens l’intelligence de la terre d’où vie Konnar ? Cette netteté dans les effets qu’elle nous envoie...gratuitement...la famille de Konnar devrait envisager plutôt de parler ce type de langue-là ou à en façonner une autre.

Tu devrais moins hiii-haaané, te sortir les doigts du cul et de construire une Polis plus humaine et artistique.

C’est d’ailleurs futile de séparer l’artistique de l’humain. L’humain est une œuvre d’art en ce qu’il choisit de se mouvoir dans la réalité selon plusieurs sens.

Konnar : - Yeah...tu as reason...but, une chose...est-ce que tu as le numéro de le livreur ? McDo ?! ... tu as ? Ohh...that’s good man ! All right ! Now we are talking ! Fuck yeah !

*2012