Lafoda couverture
EGOLUX (son de Knobs – Helicopter)
Fond blanc...texture rugueuse...gros point noir laissant deux légères traces de dégoulinement au centre du mur d’en face...lieu sphérique...lumière artificielle à droite...ombres sur fond blanc...texture touchée chatouille doigts...deux planches d’ébène posées l’une sur l’autre par terre...petit point rouge sur grand point noir...porte incurvée...porte blanche s’ouvre...salle noir...sphérique aussi...néons artificiels...bleu et rouge intenses...texture matte...lumière se glisse sur les légère striures du fond matte...sphère rouge lisse...joue avec néons...tu te retournes...en marchant tu traces ton cheminement à travers un trait-tuyau en l’air...il est vert sombre et lisse comme la boule rouge...tu la touches...ta vision à la même qualité d’image que celle des films des années 80...la pièce sphérique dégouline son noir matte...

laisse place à une toute petite sphère qui tourne nerveusement sur elle-même

...fond carré blanc...texture lisse...tu touches la petite sphère...tu rentres dedans...ta trace verte t’est toujours connectée...dimension d’énergie...tout bascule en rythme cassants...qu’est-ce qui bascule ?...ta vision...en dehors de toi tout est stable...mais en dehors de toi, il n’y a rien que tu puisses identifier...revenons dans ta vision...plus de basculements...vision avec qualité d’image de télé qui bug...frétillements des ondes Herziennes...tu avances lentement...tu es constant...plusieurs sphères te survoles un peu partout...elles sont toutes reliées par des traces de la même manière que la tienne...d’ailleurs, tu te retournes...elle n’est plus là...les sphères reliées forment constamment des structures...toujours différentes...tu en isoles une...elle s’avance lentement vers toi...elle est une photo matérialisée...tu la touches...rien...tu veux alors que de cette incroyable configuration, en ressorte quelque chose que tu pourrais toucher, sentir, gouter, entendre...tu veux la traduire...tu finis par prendre une quantité phénoménale de photos retraçant la configuration que tu as isolé...tu n’as devant toi plus que des sphères configurées se reliant entre elles et statiques...plus de mouvement...tu l’as caché avec tes photos...ton système est devant toi...mais tu restes sur ta faim...tu ne retrouves plus le mouvement incessant des sphères autour de toi et le plaisir nirvanèsque que tu avais en les sentant...

tu n’as plus que des sphères immobiles qui ne te font rien ressentir

...tu veux retrouver ce mouvement originaire...en voulant t’en défaire, tu ne fais que les reconfigurer en d’autres structures qui restent statiques...tu es toujours face à une photo...tu touches incessamment les sphères et leurs liens entre elles...tu t’amuses...c’est beau en fait...tu prends l’habitude de les changer constamment et sans pause...à un moment donné, tu n’as plus besoin de les bouger : elles ont re-compris le mouvement constant et différent face auquel tu étais au début...tu retrouves ton mouvement...tu retrouves cet état de plaisir plein...tu glisses...tu souris...tu as les petits yeux...tu te tournes un peu partout...toute les configurations s’agitent en même temps...tu finis par bouger selon leur mouvement...difficile de suivre ce rythme hasardeux, mais tu finis par faire partie de ce mouvement...ralenti...en tant que mouvement constant que tu es, tu finis par ressentir chacune des sphères et de leurs relations entre elles.

Tu n’es pas elles, mais tu les com-prends...symboles et formes...tu as traduis ton mouvement d’être...tu ne glisses plus...tu ne fais plus rien...tu es ce que tu vois et ce que tu fais...ce qui est extérieur est com-pris en toi...le mouvement traduit te permet de com-prendre ce qui est extérieur à toi...tu n’es donc plus reclus dans des pièces sphériques ou dans n’importe quel habitat...tu es maintenant capable de prendre des photos de ce mouvement tout en gardant le sens du mouvement que tu as traduits et que tu as donc finis par gérer : sans les mains sur un vélo...tu t’approches de ces photos : tu sens leurs odeurs intenses...mais elles sont à usage unique et éphémères...tu les jettes et tu t’en façonnes constamment d’autres...si jamais tu sens que tu vas retomber face à un univers de sphères statiques, tu les jettent toutes et tu reviens au mouvement constant des sphères originaires...tu peux faire ces allés-retours vu que tu as déjà senti ces deux dimensions...l’état plein, l’état dans lequel tu es lorsque tu es ton mouvement, qui est au-delà du bonheur et du plaisir...

tu t’egoluxes

...tu joues avec ton mouvement...tu retrouves l’état d’être lorsque tu commençais juste à apprendre le langage : freestyle...tu es Dieu : être du ‘Moi’ en ‘Il’...ton mouvement n’est qu’art...et que dieu te garde...le mouvement que tu traduis avec tes photos est le mouvement de l’union de tes sens : ton moi sort...des fois, tu désires retrouver, pour le plaisir de parler avec toi, le processus originaire qui t’as amené à être mouvement-géré...tu t’egoluxes d’art...tu ponds constamment des traces toutes différentes amenant à ton être...déité que tu es, ta manière d’être ne peut qu’être art...tu ne peux que faire ce que tu es : tu es plein et omniscient...tu egoluxes tout...tu es loin de toutes réflexions sérieusement rationnelles...tu es producteur d’expressions d’être et tu es spectateur d’expressions d’être...tu egoluxes et on t’egoluxe sans qu’autrui veuille t’egoluxer :

tu bouffes tout même si on ne t’invite pas à bouffer et tu fais de la bouffe constamment que les autres bouffent même si tu ne les invite pas

...par contre, étant dans cette dimension d’egoluxe, tu es seul à voir cette relation constante entre ton mouvement et celui des autres...cette friction te renvoie aussi à ton état plein d’être...tu es en mode ‘ailleurs’...tu es en arrière-fond, posé sur un fauteuil avec des popcorn et tu vois toutes ces sphères de mouvements qui interagissent entre elles et toi...tu n’es pas vraiment avec les autres vu que tu vous observes...tu t’en branle un peu de tout mais sans que ce soit excessif...tu es juste là...tu glisses...on te dit X, tu dis ‘oui...ou pas...enfin, démerde-toi’. Tu as maintenant deux options : construire ton monde ou rester dans l’intermittence.

*2012