Lafoda couverture
T*ump - Partie 3
Le 13/11/15 se passa quelque chose d’effroyable à Paris.
Ce jour-là, T*ump devait trouver quelque chose pour montrer combien il était triste et solidaire des Françaises et Français tués lors de ces attentats.
« I’m rich, I’m an independent businessman and I want to make America great again ! » pensa-t-il tout d’abord.
« Non. »
« Les gens vont penser que je parle trop de moi ».
Assis derrière son bureau, au dernier étage de sa T*ump Tower, il sortit de sa poche une sucette qu’il mit dans sa bouche tout en se tournant vers la vue qu’offrait la fenêtre de son bureau : on pouvait voir quasiment tout Manhattan.
« Ça vient d’où “Manhattan” ? » se demanda-t-il.
Il alla sur Google.

« “L’île aux collines”… ils sont sérieux ?! “L’île aux collines” ?! … on dirait le titre d’un épisode des Télétubbies !


Si je suis président, on va changer ce nom de tafiolle !
Faut que ça pète !
Faut que ça sonne viril ! » pensa-t-il.
« Predatorian… ? »
— Entrez ! cria-t-il après avoir entendu quelqu’un toquer.
— Ah ! C’est toi Mickey. Tu tombes bien.
Tu sais ce qui s’est passé à Paris aujourd’hui n’est-ce pas ?
— Bien sûr.
— Il me faut quelque chose pour la conférence de presse de cet après-midi. Hier soir j’ai picolé comme un porc et j’ai un mal de crâne qui nique mon imagination.
— Je suis sûr que vous trouverez quelque chose.
— Oui, mais quoi ?
— Quelque chose comme : « Je suis solidaire de toutes et tous les Français en ce jour de deuil. Il n’y a qu’un pas vers l’horreur, etc. ».

— Non, non. C’est trop mélodramatique. Les gens attendent de moi des mots qui swing.


Ils veulent du T*ump.
Ils veulent du tranchant et du bon gros sens.
— Mais pourquoi autant de bruit ? C’est l’ambiance quotidienne dans la plupart des régions du monde.
— Oui oui Mickey, tu as sans doute raison. Mais c’est Paris ! On attaque la France !

Bon, laisse tomber.
Tu es là pourquoi au fait ?
— L’expert capillaire et son assistante sont là.
— Fais-les entrer.
Une femme en tailleur tenant une mallette rentra dans le bureau suivi d’un petit homme trapu et paradoxalement chauve.
Ils se saluèrent.
Donald remarqua cette femme.
Une brune.
Ce joli petit tailleur noir accompagné d’une chemisette blanche, d’une veste costard noir et de talons noirs.
Ce qu’il préfère.« Une femme comme ça est une femme ambitieuse qui désire atteindre ses buts tout en mettant en valeurs ses atouts.
Chaudasse ! »
Ça discute.
Ça rigole.
Ça regarde le tailleur qui caresse les fesses de l’assistante.
Ça s’imagine ce qu’il y a derrière cette chemisette.
Ça trahit son regard.
Ça glousse.
Ça répond à l’expert :
— Oui, une greffe des cheveux. Mais je veux cette couleur, regardez : jaune doré.
Une couleur qui s’adapte aux cheveux qui me restent sur les côtés de mon crâne.
— Monsieur, cette couleur n’existe pas dans la gamme que l’on offre.
Mais il y a une solution.
Il y a toujours une solution.
— C’est pour ça que je vous ai appelé.
Hilary m’a vanté vos services.
— La solution est, à première vue, étrange. Mais laissez-moi vous dire que le résultat est optimal et j’oserai même utiliser l’expression « ni vu, ni connu ».

— Allez-y George, balancez la sauce : on parle de quoi ?


— Lorsque nous nous confrontons à une couleur spéciale et inconnue de notre gamme, nous prélevons les poils de votre arrière-train que nous traitons, que nous nettoyons, que nous cultivons pour ensuite les greffer sur votre crâne.
T*ump alterna son regard entre George et son assistante, ébahi par cette proposition que sa femme le lui avait aussi fait, mais en se moquant de lui.
« — Greffe-toi les poils du cul ! Ça nous changera de ta foufoune ! » lui avait-elle dit.
— Vous êtes en train de me dire que vous voulez prendre des poils de mon cul pour me les foutre sur le crâne ?
— C’est exactement ça monsieur.
— Ne vous inquiétez pas, Monsieur T*ump, ça ne se voit pas. Et puis, votre charme nous fait oublier votre pilosité crânienne. – lui avait affirmé l’assistante avec un sourire.
— C’est gentil.Vous venez d’où ?
Vous avez un léger accent.
— Je suis d’origine mexicaine, Monsieur T*ump.
T*ump accepta l’offre et invita l’assistante à manger avec lui.
Elle accepta.
Ils mangèrent.
Ils rigolèrent.
Il lui touche la main.
Elle sourit.
Il l’embrasse.
Ils s’embrassent.
Elle le touche.
Pantalon baissé.
Zizi qui sort.
Lewinskysation prématurée.
Doggy.

Il sort un petit drapeau mexicain qu’il portait toujours sur lui.


Le place sur le dos de l’assistante.
Et boom boom.
Ou plutôt badaboum vu son ventre quotidiennement cultivé à la bière.
— Ay ! Si papi !
— Oh yeah mami ! Say my name !
— T*ump ! T*ump ! T*ump !
— Comment on dit « mur » chez vous ?
— Muro.
— Murrow ? Je vais faire un murrow !
— C’est bien papi !
Où tu vas le faire el muro ?
— Tout le long de notre frontière avec ton pays.
— Mon pays ? Mais je suis américaine papi !
— Whatever !
Il s’arrête soudainement.
Se retire.

Court tout nu vers son bureau en trébuchant dans son pantalon.


Il tombe sur une table basse en vitre et l’éclate. Il se relève comme si de rien n’était et s’assoit derrière son bureau.
Il prend un stylo, une feuille et se met à écrire.
T*ump est un artiste : il est en constante création et rien ne le freine, pas même le sexe.
Souvent incompris, il désire montrer son génie.
Et c’est à travers cette fulgurance qu’il mit sur papier, qu’il montra une bonne fois pour toutes au monde, que lui, Donald T*ump, est quelqu’un qui a quelque chose dans la tête.
Il réussit à montrer son désarroi et en même temps, tenter de vendre une de ses idées lors de la conférence de presse cet après-midi.
À suivre …

*2015
- T*ump - Partie 1 : https://www.lafoda.fr/echauffement6.html
- T*ump - Partie 2 : https://www.lafoda.fr/echauffement8.html